Les crues en zone urbaine : des crues éclairs ?

Urban floods as flash floods?

Résumé

Le développement de l’hydrologie du milieu urbain a accompagné l’urbanisation et mis l’accent sur le dimensionnement hydraulique des réseaux hydrographiques artificiels que sont les réseaux d’assainissement urbains. Des évènements intenses, tel celui de Nîmes en 1988, ont fait prendre conscience que le réseau d’assainissement urbain avait un lit majeur : la voirie. Les expressions « crues urbaines » ou « crues de ruissellement pluvial urbain » traduisent bien cette prise de conscience qui s’est prolongée par des réflexions centrées sur les évènements pluvieux intenses affectant les zones urbaines. Peut-on cependant pour autant assimiler les crues urbaines aux crues-éclair qui affectent certains bassins versants naturels ? Ce n’est pas certain même s’il est vrai que les bassins versants urbains ont des caractéristiques : superficie réduite, temps de réponse très courts, imperméabilisation élevée qui les rendent sensibles à des pluies intense de courte durée. On tentera donc de contribuer à la réflexion sur ce sujet en s’appuyant sur deux exemples : la Seine-Saint-Denis et la ville de Marseille.

Abstract

Urban hydrology has developed together with the urbanization, and has focused on the hydraulic design of sewer systems. Intense rain events, for instance Nimes in 1988, have shown the major bed of rainwater sewer network exists and is formed by the street network. Expressions such as “urban floods” or “floods of urban runoff” illustrate this finding which has been followed by reflections addressing the problem of intense rain events on urbanized areas. Can we consider urban floods as flash floods ? The response is not straightforward even if urban catchments display features : small surface areas, short response times making them sensitive to intense rain events of small duration. This paper attempts to contribute to the reflections on this subject through two case studies : Seine-Saint-Denis and Marseille.