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La Houille Blanche
Number 5, Septembre-Octobre 2005
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Page(s) | 97 - 100 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/lhb:200505010 | |
Published online | 01 June 2007 |
Enjeux territoriaux et impacts environnementaux des transferts d’eau inter bassins en Afrique du Sud
Environmental Impacts and Spatial Consequences of Inter Basin Transfers in South Africa.
L’Afrique du Sud est un des pays au monde où les ressources en eau sont les plus manipulées : 24 grands transferts d’eau inter bassins, centrés sur le bassin du fleuve Orange et de son affluent le Vaal détournent 4,5 km3 d'eau par an, soit le quart de l’eau utilisée dans ce pays.
Cet article, issu d’un travail de thèse, montre que la construction des transferts a toujours été très discutée et ne correspond pas à une logique « hydraulique », mais bien à des objectifs politiques ou géopolitiques. Après 40 ans de manipulation, l’Orange a été transformé en un système hybride, où il devient difficile de distinguer les perturbations anthropiques des processus naturels.
Mais les transferts ne sont pas les seuls aménagements à avoir un impact sur les principaux paramètres de l'hydrosystème : de très nombreux ouvrages plus modestes ont été construits depuis plus d'un siècle. La critique des grands transferts doit donc toujours prendre en compte les synergies d'impacts pour prévoir des mesures de mitigation efficaces. De même, seule la compréhension des dynamiques territoriales locales permet de comprendre les modifications induites par le transfert sur les régions concernées.
Les transferts étudiés ont un point commun : la modification irréversible des échelles de gestion de l’hydrosystème, induite par la rupture du cadre du bassin versant. Cela explique pourquoi il est si difficile pour l’Afrique du Sud post-apartheid de « sortir » de ce mode de développement, malgré le vote d’une nouvelle loi sur l’eau en 1998 et la volonté politique du gouvernement ANC de passer de la gestion de l’offre à la gestion de la demande.
Abstract
24 major inter basin transfers (IBT) have transformed South African rivers into a “plumbing system”, connecting more than half of its primary river basins to the main Orange-Vaal hydrosystem. This paper shows that theses IBTs have been built mainly for political and geopolitical reasons during the Apartheid era. But there was no general planning and each project was discussed at the highest political level. These IBT have been highly criticised for the damages they cause on the river ecology. But rivers were far from being in a pristine state when they were built in the 1970s : significant modifications in the river channel have taken place at a local level, especially in the irrigated areas of the middle reaches. The central hypothesis of this thesis is that of IBT cannot be properly understood without considering their interactions with the environmental impacts of small weirs, levees and canals.
With the dismissal of apartheid in 1994, IBTs seem to be doomed. But ten years later, it appears that it could be very difficult for the ANC government to build a new water policy, combining environmental protection and economic development, without framing an inventive management strategy for the IBTs.
Mots clés : Ressources en eau
© Société Hydrotechnique de France, 2005